CR Stalacs Novembre 2016: Francheville, Côte d’Or
Jeudi 10 Novembre
2016:
En fin d'après-midi, Max,
Michel et Yoann partent de Bruxelles et s'élancent, à travers les intempéries,
dans une course folle vers la Bourgogne. De plusieurs endroits en Belgique et
en France, plusieurs équipes de la diaspora des Stalacs se sont lancées avec le
même espoir, vers une quête similaire. Au gîte de la Clairière, à Francheville,
après de nombreuses observations faunistiques et vers une heure du matin,
l'équipe est au complet.
Vendredi 11 Novembre 2016:
Le premier jour, le
branle-bas de combat est déclenché par ceux qui ont été réveillé par les
arrivées tardives de la veille. En quelques minutes, les différentes équipes
mettent en place une véritable infrastructure visant à assurer la nutrition,
l’hydratation, et la préparation physico-technique de chaque membre des
Stalacs.
On compte 17 personnes au
petit déjeuner, ce matin là, plus deux chiens. Pendant que Michel, Jacques,
Patrick et Vincent partent en reconnaissance dans le Val Suzon, Tanguy,
Daniela, Matthieu, David, Yoann, Maxime et Alain s'engouffrent dans la Combe
aux Prêtres, dans laquelle ils doivent jonctionner avec les spéléos Belges “Les
Sus-Pendus” d’un camp adverse rencontrés à l'entrée, qui emprunteront le
gouffre de Rochotte. Passé les différents puits, le niveau de l’eau est à la
hauteur de l’enthousiasme qui anime chacun des susmentionnés spéléologues.
Après une dernière vérification de la topo et du sens par lequel s'écoule la
rivière (cf. expériences précédentes), l'équipe se glisse avec un plaisir
non-dissimulé dans une eau des plus vivifiante, et dégouline tranquillement
dans les belles galeries concretionnées, dans lesquelles Alain applique une
technique novatrice de dos brassé, avant que le groupe n’attaque une
remontée dynamique. A la sortie, là encore, l'inébranlable machine des Stalacs
se met en branle pour permettre un avancement du pont logistique jusqu'au plus
proche de la grotte, pour porter chacun, au plus vite, vers la douce chaleur
qu’il mérite.
En parallèle, et pendant
que l'équipe de la Combe aux Prêtres s'immerge dans de l'eau glacée plutôt que
de la préférer pour agrémenter le pastis, une troisième équipe (Hans, Manon,
Wivinne, Stéphanie et Zit) ambitionne de visiter deux grottes (certes
modestes) en une seule journée, au vu de la proximité supposée des deux
cavités. Au fur et à mesure de l'approche vers l'entrée supposée de la
grotte Contard, le doute envahit l'équipe car le gps de Hans les emmène dans
une plaine pleine (!) de vignes où le phénomène karstique devient aussi peu
probable qu’un Stalacs ne terminant pas sa bière. Lorsque l'entrée de la grotte
est enfin pointée au milieu d'un lotissement, le groupe comprend que Hans a dû
intervertir quelques chiffres dans les coordonnées supposées...
Qu'à cela ne tienne, direction
de la grotte de la Carrière qui se trouve à quelques km de là... dans ce qui
ressemble fortement à une zone militaire car le site est grillagé, avec ça et
là quelques rouleaux de barbelés, et interdit d'accès depuis 2015. Loin de se
décourager, l'équipe repart en suivant bêtement la description de l'accès vers
la grotte Contard, qui se trouve en fait à 25 km de là. La grotte fut assez
prestement visitée, avec la descente d'un P14 à entrée étroite pour
certains et un petit exercice sur corde pour les autres, agrémenté par la
présence de chauve-souris. Repérage également de l'entrée du Neuvon à proximité
et son réseau de 18km, sans doute pour une prochaine fois.
De retour au gîte, avec
plus de temps en voiture que sous terre pour certains, des techniques
calorifères avancées à flux pulso-thermiques sont mobilisées pour assurer un
séchage rapide de chaque élément constituant le nécessaire du parfait
spéléologue. La bière fortement houblonnée, que l’on ne trouve pas de ce
côté-ci de la frontière, coule enfin à flot, et dans les gosiers adoucis, se
mêlent bientôt les récits et l’émotion des moments d’intense cordialité juste
vécus.
Ce soir là, et avant que la
soirée ne se poursuive lors d’un “dessiner c’est gagné” endiablé ou les talents
de certains provoquèrent moulte gausseries, les Stalacs dégustent le menu
suivant :
-Pâté de Marcassin sur
coussin herbu.
-Mozzarella Di Buffala AOP
en tomate émulsionnée, et folie de jeunes pousses de salade.
-Bœuf Bourguignon, légumes
du jardin,
-crème caramel réduite en
poire poêlée/Yaourt
Samedi 12 Novembre:
Ce matin là, le soleil
échauffe les cœurs encore endormis, comme le doux présage d’une excellente
journée à passer dans le fond d’une grotte à se geler les coui****. Une équipe
se rend dans le gouffre de la Combe aux Prêtres pour retirer l'équipement
laissé en place la veille, tandis qu’une équipe de pointe est partie
équiper de façon très légère l’un des cheminement du Creux Percé. Après
quelques puits, il faut ramper en essayant d'éviter une vasque d’eau bien profonde :
malgré l’esprit de corp bien propre aux Stalacs, certains n’auront pas la même
chance que les autres. Après la découverte du puit Mallard, la remontée de
cette équipe de pointe se passe sans autre fait notoire que la rencontre
fortuite de deux éclaireurs du groupe parti chercher les cordes à la Combe aux
Prêtres, Michel et Daniela. Cette dernière déclare alors: « Ma, yeu
n’ai pas vou Tangwy, ma que il y a beaucoup de compressions ici ». A la
surface, quelques ateliers de technique pour les plus jeunes Stalacs se
finissent, comme prémices à la remontée fantastique de Tangwy, de retour de
déséquipement, qui trouvera ses compagnons blottis autour d’un feu brillant
dans la nuit Franchevilloise comme le brasier ardent qui étreint leurs coeurs.
De retour au gîte de la
Clairière, voici le menu qui fut servi aux chanceux Stalacs;
-Chausson au Saumon sur
ballottine de Salade croquante parfumée au Vinaigre de St Bezu-les-Basoches.
-Réduction de Gallinacée,
en croûte dauphinoise, avec copeaux de Provence au Safran.
-Sélection de fromages de
terroir.
-Ile flottante, Tarte au
Pomme Chantilly, Salade structurée et aérée de fruits en conserve de saison.
Dimanche 13 Novembre:
Après un réveil sous la
grisaille, le petit déjeuner sitôt englouti, un groupe se dirige à pied vers
Fixin, tandis qu’un cycliste des Stalacs décide d'épouser au plus près les
courbes charnues des vallons si sensuels de la Bourgogne. Une autre équipe part
directement en voiture vers Bruxelles. Yoann, Matthieu et David partent se
mettre à l’abri de la bruine dans le Gouffre du Soucy, où ils atteignent
rapidement la rivière intrépide qui baigne cette partie du réseau.
Après déséquipement, les
jeunes spéléologues se rendent pour un nettoyage général de cordes dans le
lavoir jouxtant la bourgade qui les a accueilli avec tant de fraternité. Ce
midi là, c’est plus de 247m de cordes qui seront frottés, suscitant l’ire de
spéléologues locaux venus en quête d’un point d’eau claire pour laver leurs
affaires.
Deux équipes repartent
ensuite vers Bruxelles avec le sentiment du devoir accompli. Rita tente de
s’interposer à l’aide du délicat fumet du souper qu’elle prépare pour le soir.
Il appartient aux Stalacs survivants de relater cette partie du séjour !
Yoann/Zit