Trois membres des Stalacs
au Cervin Juillet 2009 Préambule : Le texte ci-après raconte
les préparatifs et l’ascension du mont Cervin
réalisée en juillet 2009 par une équipe d’Evolution Verticale. Alors
que l’activité principale des Stalacs est la spéléologie, Evolution Verticale (EV) est orienté
escalade. Des liens d’amitiés unissent les deux groupes depuis toujours et
quelques personnes sont membres des deux associations. C’est ainsi que trois
d’entre nous ( Jacques Volkaert,
Tanguy De Spirlet et Jean-Marie Lefort) ont eu l’occasion de se joindre à EV
pour cette belle aventure. Le texte est rédigé par deux
participants : la partie « entraînement » est racontée par Hilde (EV), tandis que la
partie « ascension » est de la main de Jim (Stalacs). Il était une fois………quatre copains, Bernard, Henri, Laurent et
Patrick, épris d’escalade et férus d’alpinisme. Leur passion est telle qu’ils
créent une a.s.b.l. : « Evolution verticale ». E.V. grandit, se développe, étend son champ d’activités mais conserve,
au fil des années, ses valeurs d’origine : apprentissage à l’autonomie,
dépassement de soi dans un souci de sécurité, transmission de sa passion et
de son savoir, sans oublier……..le plaisir ! Dix années plus tard, ses membres fondateurs, soudés par une amitié
sans faille, décident de fêter cette décennie par une ascension. Le
Cervin : quoi de mieux, en effet, pour l’occasion qu’une course
combinant grimpe et alpinisme? L’équipe approuve et le projet pointe . Le récit que vous allez parcourir est celui d’une dilettante de
l’escalade, d’une novice en alpinisme. Aussi ferez-vous preuve d’indulgence,
lors de votre lecture, pour l’absence ou la méconnaissance de termes
techniques. La narration se veut objective mais personnelle, jamais fabuleuse même
si, pour plusieurs d’entre nous, le Cervin restera un sommet mythique. En
effet, sur les onze personnes de l’équipe trois seulement parviendront à gravir les 4477m. C’est pourquoi je
céderai, à un moment de l’exposé, la plume à Jim pour nous relater
l’ascension finale. Outre trois de ses membres fondateurs, Bernard, Laurent et
Patrick, huit autres personnes se risquent à l’aventure : notre
benjamine Marine , Jacques, Jim, Mathieu, Stéphane,
Tanguy, Vincenzo et moi. Il était entendu que chacun organiserait, à titre personnel, sa
préparation physique. Dès le mois de janvier, Jacques propose à ceux qui le
souhaitent un petit programme d’entraînement : randonnées avec sac à
dos, escalade à corde tendue, parcours en chaussures de montagne des hauteurs de Beez,
des dénivelés de Freyr, etc. D’autres privilégient la course la pied, la natation ou le V.T.T. Chacun cependant, conscient – mais peut-être pas assez – de la
nécessité d’une rigoureuse préparation physique, s’apprête au mieux, selon
ses disponibilités et affinités sportives, à un tel projet. Forts d’une bonne condition physique et mentale, cinq d’entre
nous (Jacques, Jim, Stéphane
, Vincenzo et moi) se proposent de poursuivre l’entraînement sur place
par une acclimatation progressive. Dans cette perspective, Vincenzo nous
concocte trois journées avec, en point de mire, le Dom des Mischabel (4468m). Le sommet du Dom ne sera atteint par aucun de nous cinq mais….était-ce
raisonnable ??? Nous étions là pour nous acclimater à l’altitude, non
pour brûler nos munitions. La montée jusqu’au Domhütte, refuge
situé à 2940m d’altitude, même si elle ne comportait aucune difficulté
majeure, n’avait pas été sans peine. A notre arrivée, nos hôtes, dont
l’accueil fut particulièrement chaleureux, nous avaient prudemment conseillé
de ne pas viser , dès le lendemain, le sommet,
conseil qui nous fut réitéré quelques heures plus tard par Laurent, lors d’un
entretien téléphonique. Parés de notre équipement de montagne, nous voilà en route avant l’aube . Après une demi-heure de marche, Vincenzo, dont
j’avais décelé au petit déjeuner une très mauvaise mine, prend la sage
décision de retourner au refuge. Une heure plus tard, nous chaussons nos crampons. Le dénivelé est
relativement important mais la course
est belle. Pour ma part, je découvre la marche avec crampons et prends plaisir à franchir l’espace enneigé, attentive,
comme on me l’avait enseigné, à bien faire mordre les dix pointes des
crampons dans la neige durcie, appliquée à ne pas rompre, comme dans un
marathon, le rythme de la course. On attaque ensuite une barrière rocheuse, la seule escalade dans cette
course de glace et de neige. La grimpe, sans être particulièrement difficile
est toutefois délicate en raison de la pierre délitée. Entre-temps le vent s’était levé et on sentait, à travers les gants et
les chaussures, la morsure incisive du froid, ce froid qui eut raison de
Jacques et le persuada de faire demi-tour. Je le suivis, laissant Jim et
Stéphane poursuivre seuls leur ascension. Le vent qui, en altitude, soufflait
de plus en plus fort, accumulait jusqu’aux genoux de la neige poudreuse
nécessitant des enjambées de plus en plus grandes au fur et à mesure de la
progression. Satisfaits de leur entraînement et attentifs surtout au conseil qui
leur avait été dispensé, Jim et Stéphane décidèrent, à 4200m
,d’interrompre leur course. Ils
ne perdaient pas de vue l’objectif final : le Cervin. De retour dans la vallée, nous retrouvons avec joie les six autres
membres de l’équipe et passons une soirée mémorable dans un bar de Zermatt où
un certain Marco, pianiste-chanteur chevronné, au look d’Elton John, nous
entraîne, au gré des verres de bière, dans de superbes morceaux de
musique. Nous ne sommes pas prêts d’oublier Marco qui, la cravate nouée
autour de la tête et doté de trois synthétiseurs qu’il manipule tantôt
séparément, tantôt simultanément, joue, selon l’envie et le moment, avec les
mains, les coudes, le menton, les genoux, les pieds et … j’en passe. Sans
compter que, pour lui avoir offert deux verres de vin blanc, il insérait dans
toutes ses chansons le nom de « Hilde ». Le lendemain de cette inoubliable soirée nous partons pour une
journée d’acclimatation bien agréable : le Breithorn (4165m).
Même si ce sommet relève davantage de la rando que
de la course de montagne – de la
« gnognotte », un sommet à touristes, comme j’ai pu le lire sur
un site internet – nous avons cependant l’immense plaisir de nous retrouver , l’équipe au complet, au sommet. Même Bernard
qui, récemment opéré de l’épaule, a dû, de longue date, renoncer à
l’ascension du Cervin, est parmi nous. Et puis … rien que pour le
panorama qui s’offre à nos yeux, nous ne sommes pas déçus de la vue sur tout
le massif du Mont-Rose!!! La journée suivante n’est pas moins agréable. Nous quittons le refuge
de Testa Grigia, situé en territoire italien,
pour celui du Hörnli. Guidés par Laurent,
nous empruntons un itinéraire qui, non seulement, nous évite de redescendre
trop bas pour remonter ensuite vers le refuge du Hörnli
mais offre, en outre, un tableau de toute beauté sur le glacier. Durant toute
la traversée, nos yeux ne peuvent se détacher de l’imposante pyramide noire
tachetée de blanc dominant par sa
taille le paysage constitué de glaces et de rocs. Le Cervin nous attend. Me
rappelant les paroles de Victor Hugo
qui, dans un de ses poèmes, écrivait « rêver, c’est le bonheur ;
attendre, c’est la vie », j’ai pensé ,
à ce moment précis, qu’attendre, c’était le début du bonheur ! Nous atteignons le Hörnlihütte en
début d’après-midi. Après avoir avalé saucisses et rösti et profité de
quelques rayons d’un soleil qui, bien que généreux, ne parvient pas, en
raison de l’altitude, à nous réchauffer complètement, Laurent emmène Patrick,
Stéphane et Vincenzo effectuer une reconnaissance du parcours sur quelques
centaines de mètres pour nous faciliter la tâche du lendemain matin qui se
fera à la frontale. .Jim nous relate l’ascension
du jour J : Réveil à 3h du matin et derniers préparatifs dans l’obscurité car le
groupe électrogène du refuge Hörnli n’est pas
encore allumé. Petit-dej à 3h30 et enfin départ pour la longue
journée vers 4h30. En effet, 1200m d’escalade nous attendent. La veille, Laurent a finalisé les cordées en fonction de ses
impressions sur la forme et l’état d’acclimatation de chacun lors des deux
jours précédents. Nous sommes dix, répartis en quatre cordées : Cordée 1 : Laurent, Hilde et Tanguy. Cordée 2 : Stéphane et Jim, Cordée 3 : Patrick, sa fille Marine et Mathieu, notre talentueux
cameraman. Cordée 4 : Jacques et Vincenzo (chi va lentamente va lontano ) Bernard, assurera la liaison radio en cas de pépin et nous tiendra au
courant de l’évolution de la météo. Le long serpent des cordées s’ébranle au clair de lune. Si les jambes
trouvent vite le bon rythme, le cœur met un peu plus de temps à se
stabiliser. Les points lumineux des frontales des guides et de leur client,
partis un peu avant nous, scintillent déjà
au loin. La température est positive et le vent léger. Les prévisions
météo sont favorables. Après la traversée d’un pierrier, on attaque une série de petits
ressauts dont certains sont équipés de cordes fixes. Les frileux trop emmitouflés commencent à suer et se dépêchent d’enlever
les couches superflues. Stéphane et moi faisons le maximum pour rester aux
fesses de Tanguy qui ferme la cordée de tête. Notre hantise est de se faire
lâcher par le leader Laurent (« la locomotive »). Derrière nous,
les cordées 3 et 4 ont déjà perdu du terrain et contactent Laurent par radio en cas de doute sur l’itinéraire. Bientôt il fait jour et la progression se poursuit sans
difficulté : ressauts, pierriers, vires, cordes…L’objectif de Laurent
est de gravir 200m par heure. Le refuge du Hörnli
étant à 3260m, on devrait atteindre la cabane Solvay à 4003m avant 9h et le
sommet à midi au plus tard. Les deux cordées de tête arrivent au refuge Solvay vers 9h comme
prévu. Nous attaquons un bout de notre sandwich et faisons le point . Hilde et Tanguy sont passablement fatigués et ne se sentent pas
capables de poursuivre au même rythme : ils décident de rebrousser
chemin. La descente prendra du temps mais Hilde ne manquera pas d’apprécier
les qualités dont fit preuve Tanguy
lors de cette désescalade : prudent, patient, attentif et consciencieux
des heures durant, il a ramené à bon port notre petite
« princesse » émotionnée physiquement et moralement. Entre-temps Stéphane et moi formons une nouvelle cordée de trois avec
« la locomotive », et repartons vers 9h30. Les cordées 3 et 4
continueront à progresser mais feront demi-tour avant d’atteindre la cabane
Solvay. Laurent a remis la pression pour garder l’allure. Vers 4150m, il faut
chausser les crampons car glace et neige se mêlent au rocher. Vient ensuite
une partie plus verticale, équipée de grosses cordes fixes qui servent à se
hisser à bras. C’est probablement la partie la plus physique de l’ascension
car il faut enchaîner des longueurs de cordes sur une bonne centaine de
mètres et les pieds trouvent peu d’appuis. La dernière partie se fait avec
crampons et piolet, sur une sorte de dalle inclinée à 40°. Tronçon très
engagé car une couche de glace recouvre tout
et les seuls points d’assurage possibles sont les bites d’amarrage
installées par les guides locaux. Avec 1000m de vide à côté, mieux vaut bien
s’accrocher ! Dieu merci, l’hiver dernier nous avons pratiqué ensemble
les techniques de cascades de glace et de remontées de goulottes de neige.
Cet entraînement aura été bien utile. Un vent à décorner les bœufs souffle presque sans arrêt. A 200m du
sommet, nous avons remis une couche, sorti les cagoules et les gros gants et
passé le capuchon au-dessus du casque. Malgré tout, nous avons beaucoup de
mal à contenir les tremblements qui nous secouent pendant les temps morts aux
relais. Même Laurent, qui habituellement est encore en simple capilène par -10°C, parle d’un froid de canard et a remis
une veste … il doit bien faire -20°C avec ce vent! Mon gros souci vient de mes yeux qui piquent tellement que je dois
parfois les garder fermés. Heureusement, le sommet est droit devant et un
coup de flash de temps en temps me permet de garder le cap. Enfin, après une
courte arête, le vide à gauche et à droite, on accède enfin au sommet à
4477m. Instant de bonheur intégral, on oublie les petits bobos, le froid, la
fatigue…Le monde est à nos pieds et on se régale, on s’embrasse et on se
congratule. Laurent prévient la base par radio : Eagle
has landed ; non je me trompe; EV est au
sommet pour son dixième
anniversaire !!! La vallée apparaît furtivement au gré des nuages. Quelques photos vite
fait et on attaque la descente car le vent est toujours aussi fort et le
froid piquant. Depuis le départ de la cabane Solvay nous n’avons progressé
qu’à 150m/h environ. Il est 13h. Ma montre est morte à 12h40 et ne revivra
pas. Nous sommes une heure en retard
sur le timing prévu. Tant pis, c’eût été trop bête de renoncer au
sommet pour une heure ! Néanmoins, Laurent nous avouera plus tard que
s’il avait fallu rebrousser chemin parce que la météo virait au noir ou si
l’un de nous était en danger, il l’aurait fait, même à 50m du sommet. La descente s’avère plus laborieuse que prévu. Avec la violence du
vent nous avons préféré faire des rappels plutôt que de marcher dans les
traces de la montée sur une neige incertaine à cause de l’heure tardive et
des rochers parfois instables. Petit hic, notre corde ne fait que 50m, soit
25m de rappel, alors que les bons amarrages sont plutôt à 30m ou plus. C’est toujours Laurent qui descend en premier, cherche un ancrage de
fortune et nous contre-assure du bas. Stéphane et moi descendons ensuite en
parallèle pour gagner du temps, sauf quand l’amarrage est vraiment trop
limite. Cette descente me semble interminable. J’ai trois doigts qui sont
devenus insensibles : Laurent m’apprend que c’est une onglée (deux mois plus tard, c’est
toujours endormi !). De relais bétons en relais douteux ou franchement foireux, nous
atteignons enfin la cabane Solvay. Il est 21h00. Le soir tombe. Nos tuyaux de
Camel bag sont gelés depuis longtemps. Nous avons froid, faim et soif. Surprise ; le refuge est occupé par deux anglais qui roupillent
tranquillement dans leur sac de couchage. Sur la table, un réchaud à alcool,
des gamelles, de la bouffe…C’est interdit, le refuge étant destiné uniquement
à accueillir des cordées en difficulté ou bloquées par la météo. Ce n’est pas
un gîte ! On ne rouspète pas car les gars sont sympas : ils nous invitent à
utiliser leur réchaud pour faire un peu de thé ou autre boisson chaude.
Stéphane sort arracher quelques morceaux de glace avec son piolet et les
balance dans une gamelle. Laurent donne quelques coups de pompe pour amorcer
le réchaud. Pendant 10 minutes on essaye d’allumer la bête avec les conseils
de l’anglais toujours fourré dans son sac : 2 à 3 coup de pompe, 2 à 3
étincelles de briquet, rien n’y fait, pas la moindre flamme mais ça commence
à sentir le méthanol. Finalement l’anglais sort de son sac de couchage,
redonne encore quelques coups de pompe et avec un briquet qui fonctionne
parvient à allumer le réchaud. On se rend compte à ce moment que la table est
couverte d’une grande flaque de méthanol qui s’enflamme aussitôt. Spectacle inoubliable que ces trois mecs hagards qui tendent
tranquillement leurs mains ouvertes vers les belles grandes flammes jaunes
tandis que l’english se demande si sa bécane ne va
pas exploser ..! Pendant que la glace fond, on se déchausse, on jette une couverture
sur le sol glacé et on fait l’inventaire de la bouffe : chacun a encore
un morceau du sandwich épargné à la montée, deux « bâtons de
berger », des mendiants et du chocolat. Un vrai festin ! Dans la glace fondue on jette deux sachets de thé déjà utilisés qui
traînaient sur la table : on n’a pas le goût mais l’odeur y est . Pour dormir, il y a deux couchettes, dont une est déjà occupée par les
anglais. Un mètre de large pour 3 c’est un peu juste. Nous mettons au point
une recette efficace : - sur le matelas, étendre une
première couverture, puis une couverture de survie, puis encore une
couverture. - s’allonger en tête bêche, deux dans un sens et un dans
l’autre sens (sinon il y a risque de chute de corps durant la nuit). - placer de préférence celui
qui a une paire de chaussettes propres au milieu, sous peine d’asphyxie. A
défaut, enfiler ses pieds dans les gants, ce qui a aussi l’avantage de les
faire sécher. - recouvrir le tout de deux
couvertures supplémentaires et laisser mariner une nuit. Toute la nuit les rafales de vent secouent la cabane mais on parvient
à dormir quand même un peu. Vers 4h30 les anglais se lèvent et préparent leur barda en buvant du
thé. Laurent leur rend la doudoune qu’ils lui on
prêtée pour la nuit et ils partent pour le sommet. Les derniers biscuits de Stéphane sont avalés pour le petit-dej et nous quittons la cabane vers 5h00. Il fait
pratiquement clair et le vent violent
de la nuit est tombé. La descente se fait sans problème. On croise des
équipes qui montent ou qui redescendent sans avoir atteint le sommet. Dans les derniers ressauts on retrouve Tanguy et Mathieu qui nous
apportent tartines et boissons chaudes. On prend un vrai petit déjeuner sur une terrasse au soleil en racontant
notre aventure, puis on attaque la dernière partie de la descente.. En bas, le reste de l’équipe nous accueille chaleureusement et nous
regagnons ensemble le gîte pour y fermer nos paquetages et regagner, après
quelques heures de marche, la station de téléphérique. Après une collation et un
dernier verre pris ensemble, nous descendons sur Zermatt où l’équipe se
disloque. Jim Avant de clore l’exposé, je veux remercier tous ceux qui ont participé à l’aventure
pour ces belles heures passées ensemble. Chacun a contribué, par sa bonne
humeur, son esprit sportif, son humour et sa chaleur humaine à ce que cette expédition reste un moment
inoubliable. Au nom de l’équipe, je
remercie E.V. et, tout particulièrement,
Laurent pour la bonne conduite des opérations. Nous n’avons, certes, pas tous
atteint le sommet mais nous en avons
tous rêvé et, au risque de me répéter,
rêver, c’est le bonheur (V.
HUGO, Les feuilles d’automne,
1831). Hilde Les photos peuvent être consultées sur le site de Evolution Verticale |
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