Progression à 3 Pats

Participants : Tanguy, Zit, Hans, Jim, Patrick + Patrice Dumoulin (GRSC) et Patrick Bya (Redan)


 

L'année 2007 est décidément faste en terme de visites de grottes inconnues des Stalacs. Après Heinrichs et différentes nouvelles cavités dans le Doubs, nous voici partis pour visiter la célèbre "Grande Faille du Fond des Cris" à Chaudfontaine, célèbre tant pour son concrétionnement remarquable que pour les 2 secours qui s'y sont déroulés coup sur coup il y a quelques années.

C'est probablement à cause de notre réputation de spéléos "purs et durs" que  le GRSC a préféré nous entourer de 2 guides, Pat l'ancien -un des inventeurs de la grotte- et Pat le (plus) jeune qui faisait ses classes en tant que guide de ladite Faille. Nous avions aussi amené notre Pat à nous, dit Pat "Le fonceur" qui -fidèle à sa réputation- montra toute sa détermination à faire les passages les plus ardus et les étroitures les plus sauvages.

S'il ne faut retenir qu'une seule chose de la grotte, c'est qu'elle n'a pas volé son nom : du début à la fin, la progression s'effectue dans une faille oblique, en direction de la salle des coffres du Casino dans laquelle la jonction n'est plus qu'une question de temps (entre quelques jours et 20 ans de desob).

Assez rapidement après l'entrée, nous arrivons au seul puits de la cavité, un P7 équipé au choix d'une bonne vieille échelle qui ne demande qu'à se disloquer ou d'un fil de boue sous laquelle on croit deviner une corde. La salle dans laquelle se trouve le puits est agréable par son volume, et nous permet de nous débarasser de la quincaillerie.

Après un petit passage sur la hauteur de la faille (ne pas glisser svp), on arrive à la première difficulté de la grotte : le puits Pas-Triste, boyau descendant d'une petite dizaine de mètres, à la belge, c'est-à-dire (un peu) boueux et (un peu) étroit. "Fastoche" dit l'un d'entre nous... "Attends de voir la remontée" rétorque judicieusement l'un de nos Pat-guides. Quant à notre Pat à nous, il se demande s'il ne s'est pas fait avoir (On a dû oublier de lui dire qu'ici aussi il y avait une petite étroiture verticale - ah, on est distrait au Stalacs !).

La suite nous amène au Lac, heureusement à sec en cette saison. Hans en profite pour tester sa nouvelle gourde 'spéciale prostate', à ne pas confondre avec la Dextro - couleur similaire, composition proche (eau, sels minéraux...) mais goût très légèrement différent...

http://stalacs.be/images/CR%202007%20-%20Puits%20pasTriste.jpg

Seconde difficulté : le Toboggan, qui fait un peu penser au "Tube" du Réseau des Frênes : remontant, étroit, glissant, un régal de spéléo belge. Ci-après, quelques étapes de la progression tout en douceur de Hans.

http://stalacs.be/images/CR%202007%20FDC-TubeHans1.jpg

http://stalacs.be/images/CR%202007%20FDC-TubeHans2.jpg

http://stalacs.be/images/CR%202007%20FDC-TubeHans3.jpg

http://stalacs.be/images/CR%202007%20FDC-TubeHans4.jpg

Faut avouer qu'on a préféré la descente (même que Tanguy -dans son habitude bien ancrée de ne pas faire comme les autres- a négocié le retour... la tête en avant!

Les quelques photos laissent à penser une grotte boueuse et étroite : si une boue bien collante est omniprésente, hormis ces deux exceptions, la grotte est de progression assez aisée (aux normes belges).. surtout si on prend en considération les salles du fond. La montée dans les plafonds de la première salle fut tout en délicatesse pour ne pas à devoir sucer une concrétion en forme de... une stalagmite, quoi! Il faut dire que les plafonds sont tapissés de concrétions blanches, translucides, qui forment avec le brun ambiant une contraste remarquable.

http://stalacs.be/images/CR%202007%20FDC-Concr1.jpg

http://stalacs.be/images/CR%202007%20FDC-Concr2.jpg

http://stalacs.be/images/CR%202007%20FDC-Concr3.jpg

La salle suivante -occupée entre autre par la concrétion "de la Moule"- est tout aussi remarquable mais se termine hélas sur un réseau moins avenant que nous n'avons pas visité.

A la manière des chevaux qui sentent l'odeur du foin et qui accélèrent à l'approche de l'écurie, la perspective d'une troisième mi-temps bibitive nous imprima un rythme plus soutenu pour le retour. Le puits "Pas-Triste" a été vite avalé (enfin, vite, c'est selon, n'est-ce pas, Pat ?) et nous revoilà dans la salle du puits. C'est alors que Pat (le guide) nous fit le coup de la salle "superbe, blanche avec plein de concrétions, la plus belle de la grotte mais après une cheminée étroite et une étroiture", bref le genre de salade que l'on raconte aux débutants pour les obliger à faire un ramping ou une boite aux lettres. En plus, ladite salle se trouve à 5 minutes de l'entrée, juste pour dire qu'on aurait pu faire les mêmes belles photos sans se fatiguer...

On se lance dans la cheminée, c'est effectivement étroit sans être violent. Une étroiture plus loin et nous arrivons.... dans une salle superbe, blanche, avec plein de concrétions, la plus belle de la grotte! Damned! Pour une fois, c'était vrai!

Remarquable : une stalactique qui ne tient qu'à un fil de calcite...

http://stalacs.be/images/CR%202007%20FDC-Concr4.jpg

Nous voilà sortis après environ 4h TPST, direction Chaudfontaine pour surtout ne pas goûter la spécialité du coin (boire de l'eau, je vous demande un peu!) et après être passés devant un mémorial à notre gloire (à une lettre près).

Un tout grand merci à Patrice et Patrick, nos deux guides qui nous ont fait passer un superbe moment dans une cavité que notre club n'avait pas encore eu l'occasion de visiter. A charge de revanche, c'est promis, la prochaine fois, on les guidera dans l'Haquin!...